Playlist Confinement

Ayant eu l’occasion d’échanger avec certains d’entre vous nous avons constaté que la musique est un centre d’intérêt commun que nous partageons. Comme vous j’écoute énormément de choses bien différentes dont le socle est l’improvisation, le groove, l’émotion, la sincérité ou la spontanéité. Force est de constater qu’on ne retrouve rien de tout cela dans la plupart des musiques commerciales, ou binaires, le pompon étant remporté haut la main par l’électro et toutes ses métastases.
Pas de cela ci-dessous mais une liste hétéroclite, subjective et pas franchement dans l’air du temps commercial d’un titre (une ligne) pendant le confinement.

Playlist confinement.

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30 avril 2021 - Steve Lacy & Gil Evans - Goodbye Pork Pie Hat (Paris Blues 1988)

Que dire? Déconfinement progressif sur plus de 2 mois alors même que les chiffres de la pandémie sont plus mauvais que lors de l'instauration de ce confinement version light. A moins de considérer qu'il est totalement inefficace, donc inutile, il est difficile de s'y retrouver. Demi-mesures bien françaises avec lesquelles nous sommes enfumés par une communication bavarde et vantant l'auto satisfaction et les progrès de la vaccination sur laquelle nous serions bien mieux qu'ailleurs. Mais là-aussi les chiffres nous remettent à notre place.
Ecoutons ces deux géants dans cet hommage. Que dire?

29 avril 2021 - Grant Green - Idle moment 1963

Un des albums important du guitariste et à son écoute on comprend l'influence qu'il exerce encore maintenant sur de nombreux musiciens.
Pas fréquent à cette époque des morceaux aussi longs sur un album studio: Grant s'est laissé aller, les autres ont suivi. Merci.

28 avril 2021 - Miles Davis Isle of Wight (Live 1970)

30 après sa disparition Miles est toujours bien présent dans nos oreilles. Le concert donné à l'Ile de Wight, longtemps non disponible, a été un grand moment.

27 avril 2021 - Trevor Watts - Saafelden Encore (1987)

Ca part dans tous les sens: chiffres hauts mais fin des 10 km, couvre feu plus tardif, relâchement de contraintes. Surprenant non? A moins d'un aveu implicite que ce confinement ne semble pas très utile. L'impression que cela donne au final...
Il nous reste encore pas mal de temps confinés: découvrons ce groupe superbe de Trevor Watts. Spontanéité, liberté composition, improvisation. Tout est là.

26 avril 2021 - Jimi Hendrix - Woodoo Clidl (Live 1970)

Pas vraiment venu pour plaisanter, un peu pour chanter, beaucoup pour jouer. Ecoutez bien: il n'y a que 3 musiciens sur scène. Des conditions difficiles (milieu d'après-midi, du vent, peu de monde) et pourtant...

25 avrils 2021 - Jimmy Giuffre Paul Bley Ste Swallonw Play Ball (The Life Of A Trio: Sunday -1992)

Jimmy Giuffre: Né un 26 avril, décédé un 24 avril: lui rendre hommage un 25 avril s'impose!
La pandémie suit son cours inlassablement, nos pouvoirs publics semblent de plus en plus spectateurs qu'acteurs avec la présidentielle en ligne de mire d'où ces décisions pour mai qui désèpèrent beaucoup de scientifiques.
Il faut bien le génie de ce trio pour nous faire oublier ce triste moment que nous traversons tous. Savourez!

24 avril 2021 - Andew Cyrille & Maono - High Priest (Special People - 1980)

Groupe intérssant mais très rarement vu à l'affiche de nos festivals. dans les années 80. Bien dommage. On y découvre un bassiste bien présent, la confirmation du talent de Ted Daniel, le gros son et le lyrisme de David S Ware qui sera par la suite un des saxophonistes phares.
Il est temps de redévcouvrir ce groupe du légendaire Andrew Cyrille.

23 avril 2021 - Gerry Mulligan - Capricious (Jeru - 1962)

Gerry Mulligan a longtemps joué sans piano. A l'écoute de ce disque on le regrette presque: cool, relaché, détendu, inspiré pour un disque largement sous-estimé.Cela met de bonne humeur, nous en avons bien besoin.

22 avril 2021 - Muddy Waters Live (Maison de la Radio 1976)

Dernier concert de blues à la Maison de la Radio. le public remuant en est la cause. Il faut le comprendre ce public avec la prestation donnée ce jour-là :)
Le maître est très inspiré, son groupe aussi, certainement l'un des meilleurs qu'il ait eu.
Prenez le temps proposé par le confinement pour écouter ou découvrir Muddy Waters figure clé du blues. A l'heure des artistes cultes de pacotille, Muddy fait partie des repères, des influenceurs, des vrais.

21 avril 2021 - Brotzmann-Parker-Drake - Live 2019

Trio royal dans lequel le grand Peter montre qu'il est très loin de n'être qu'un rentre dedans. Avec une telle rythmique tout devient simple. Free Jazz? Musique du nomade du désert? Les sons produits par Peter Brotzmann font voyager. Un must.

20 avril 2021 - Janis Joplin - Ball & Chain (Live 1969)

Restons culte: 50 après sa disparition Janis Joplin fascine toujours et pourtant sa production discographique ne le justifie pas toujours. Mais sur scène....


19 avril 2021 - The DOORS - When the Music's Over (Live 1968)

Plus de 50 ans plus tard on en a encore des frissons: à l'heure du culte facile façon réseaux sociaux ou TV tendance En-Marche rien que l'intro et le cri de Jim Morrison (2'10) le déor est planté. Ray Manzanek plaque des accords que ne renierait pas un musicien de free. Révolte,insoumission, engagement: pas venus pour plaisanter ces gaillards. Et produire de la musique est important pour eux, vital même. Ces regards ne trompent pas. Les 13 minutes de cette version défilent très vite.La musique est palpable, vivante, brûlante. On a affaire à authentiques musiciens créatifs.
Voilà pourquoi c'est un groupe culte.

18 avril 2021 - David Murray Patricia (3d Family 1978)

Le disque de la confirmation de l'immense talent de David Murray ici superbement entouré (Johnny Dyani & Andrew Cyrille) pour un enregistrement public (Willisau 1798) superbe.
En ce dimanche matin confiné évadons-nous!

17 avril 2021 - Louis Moholo-Moholo - Live 2019

Suite de ce superbe concert enregistré au Bimhuis d'Amsterdam. Une chance immense d'avoir un tel club!

16 avril 2021 - Louis Moholo-Moholo - (Live 2019)

Un confinement qui dure, des chiffres toujours terribles, et un pouvoir qui fait croire que le planning de déconfinement mi-mai sera respecté. Prendre un RV dans un centre de vaccination relève de l'exploit, du hasard ou ... du copinage.
Cela laisse du temps pour écouter de la musique. Et quel plaisir de voir réunis autour du légendaire batteur le grand John Edwards, l'excellent Alexander Hawkins et deux pointures de la nouvelle vague des souffleurs (Jason Yarde et Shabaka Hutchings).

15 avril 2021 - Johnny Dyani - Dorkay Houe (Mbizo - 1982)

Authenticité, sincérité, engagement: on aurait aimé être dans ce club ce soir là tant on est loin des clichés et des postures convenues.
Très loin donc des discours formatés qu'ils soient musicaux ou ... politiques car la novlangue n'est pas que musicale...la communication gouvernementale sur le COVID le démontre quotidiennement.

14 avril 2021 - Dizzy Gillespie & Stuff Smith - Rio pakistani (1957)

Rencontre incroyable et sacrément inspirée entre deux légences que beaucoup de musiciens imposteurs devraient découvrir.
Même en période de confinement quel plaisir!

13 avril 2021 - Sonny Simmons Live (2012)

4/8/1933 - 6/4/2021



12 avril 2021 - Pharoah Sanders Harvest Time (Pharoah - 17977)

Long ce confinement, restons Zen!
Morceau assez atypique dans la discographie de Pharoah Sanders ce long Harwest Time ne sonne pas comme un morceaux enregistr&eadute; il y a plus de 40 ans. A son évoute on comprend mieux certaines de ses collaborations à venir. Prémonitoire :)

11 avril 2021 - Ronald Shannon Jackson - Mandance (1982)

Crier la colère qui est en nous face à ce nouveau confinement, cette situation sans fin, cette absence de perspectives, cette incompétence qui dicte toutes ces décisions, ces choix scandaleux de fermetures de lits et d'hôpitaux (Val de Grace par ex) depuis des années.
Attention avec ce Decoding Society cela décoiffe!

10 avril 2021 - Alexander Hawkins & Louis Moholo-Moholo - Live 2013

Comment passer un dimanche confiné agréable pour peu que le temps ne soit pas trop clément? Simplement en regardant ce duo superbe entre le légendaire batteur sud-africain (Louis Moholo-Moholo) et un pianiste et musicien majeur de la musique improvisée actuelle (Alexander Hawkins).
Bon ok c'est mieux en concert ...

9 avril 2021 - Stan Tracey (Live 1988)

Autre quartet anglais inspiré et énergique mené par le piano de Stan Tracey, immense pianiste à (re)découvrir.
Décédé en 2013 on l'aura très peu vu en France.

8 avril 2021 - Mujician Live (2004)

La musique improvisée à son sommet! MUJICIAN = MUJician + MagICIAN.
Loin des sentiers battus, des conventions mais proche de l'intelligence, de l'inspiration, du collectif. Keith Tippett, Paul Dunmall, Paul Rogers, Tony Levin!
A faire écouter massivement, on est beaucoup moins bête après :)

7 avril 2021 - Andrew Hill Divine Revelation (1975)

Période délicate pour les musiciens en contrat avec Blue Note par le passé. Les errements des dirigeants maltraitent l'image du label, et ses résultats, signant de fait son arrêt de mort quelques années plus tard. Le label danois Steeplechase saura en profiter pour produire beaucoup de très bons disques et parmi ses belles réussites on trouve ce Divine Revelation du grand pianiste Andrew Hill. On y découvre Jimmy Vass plus qu'intéréssant au sax et à la flûte.
25 minutes de totale évasion! Qui n'en a pas besoin en ce moment?

6 avril 2021 - Burton Greene Cokertme (One World Music - 1984)

Burton Greene l'un des grands oubliés parmi les musiciens créatis depuis plusieurs décennies. Trés rarement programmé en France, jamais dans les grands festivals où jouent toujours les mêmes, comme si l'écoute de musique improvisée pouvait s'avérer contagieuse et faire baisser les ventes de produits musicaux commerciaux...

5 avril 2021 - Gracham Moncur III Xhen (New Africa - 1969)

1969 grande année pour le label BYG qui enregistre le gratin des jeunes musiciens free américains de passage sur Paris (quelques uns comme Archie Shepp vont y rester). Pas certain du tout qu'ils aient reçu une gratification en rapport avec l'importance de certains de leurs enregistrements (la plupart n'ont probablement jamais été payés) mais bon la musique est bien là.
Parmi ces titres le New Africa de Gracham Moncur est une belle réussite et semble bien sage avec le recul. Mais à l'époque quel choc!

4 avril 2021 – Ornette Coleman - Lonely Woman - 2010

Le confinement nous invite à nous replier sur nous-même, à fuir les contatcs, les autres, à demeurer seuls. Inhumain!
Lonely woman - Dédicace :)


3 avril 2021 – Old and New Dreams -Handwoven (1977)

Confinement version 3 saison 2, Cette mesure moyenâgeuse semble être la seule alternative à la crise sanitaire sans fin que nous traversons, l’incurie des responsables politiques actuels mais aussi passés, faisant le reste (baisse des effectifs des soignants , fermeture de lits, d’hôpitaux, dotations budgétaires insuffisantes, recherche sacrifiée). Cauchemar : nous sommes devenus un grand pays.,, Ces 4 là nous proposaient des rêves dans la contrée d’Ornette et rien que cela incite au respect.

16 décembre 2020: Peter Brotzmann, Albert Mangelsdorff, Gunther Sommer (Pica Pica - 1982)

Parmi les grandes réussites du label FMP figure de Pica Pica dans lequel Peter Brotzmann croise le cuivre avec Albert Mangelsdorff avec le soutien créatif de Gunther Sommer allemand lui-aussi mais de l'Est. Trois grands noms de le musique improvisée européenne. Sans concession, sans fioriture, droit au but. Ces gaillards sont accrochés au son. Voilà qui décoiffe!

15 décembre 2020: Craig Taborn (Live - 2014

Ce mardi: fin des attestations de jour, début des attestations de nuit. Cela change un peu. Pas d'ouverture des lieux culturels, ce qui ne change donc pas et aucune ouverture non plus en direction de nos étudiants quasiment condamnés à rester chez eux. Voilà qui fait très mal et avorte tout projet au cours de ce qui reste de l'année universitaire. Il faut qu'ils soient très fort mentalement nos jeunes.
Ce qui ne change pas c'est la justesse du jeu de Craig Taborn, en phase avec Thomas Morgan et Gérald Cleaver pour ce trio superbe.

14 décembre 2020: John Coltrane Kulu Sé Mama (Kulu Sé Mama - 1965)

1965 année charnière dans la carrière du maître et ce disque coup de poing ne ressemblant à rien de ce qu'il a pu faire auparavant, une chose terriblement nouvelle qui reste surréaliste une demi siècle plus tard. Un jalon incontournable.

13 décembre 2020: Assif Tsahar (Live -2013 & 2018)

Un confinement light, un post_confinement moins light, des chiffres qui nous laissent peu optimistes pour la suite, des scientifiques aux discours parfois contradictoires, des pouvoirs publics disons en limite de rupture. Pas de quoi sauter au plafond pour la suite.
Découvrons ce sacré saxophoniste qui a une grande partie de l'histoire du jazz dans son prhasé, un son terrible, et une imagination qui en font un improvisateur de tout premier plan.


12 décembre 2020: Chico Hamilton (Live 1961)

Pas prêt de revoir nos étudiants dans nos locaux avec cette histoire de COVID. Bien du courage à ces jeunes pour vivre cette sale période au cours de laquelle en plus ils sont stigmatisés et seront les derniers déconfinés.
En attendant qu'ils découvrent ce batteur singulier qu'était Chico Hamilton. Il leur faut bien çapour tenir!

11 décembre 2020: Mats Gustafsson - Fire! (Live - 2013)

A présent on le sait: le post-confinement ne sera pas vraiment plaisant. Bon si la situation l'exige nous nous y plierons mais cela donne envie de hurler.
Côté hurleur il se pose un peu là Mats. Quel son!


10 décembre 2020: Gato Barbieri - El Pampero (El Pampero - 1971)

Le déconfinement semble s'annoncer comme pire que le confinement, un ancien président de la République voit de la prison ferme requise contre lui et pendant que l'actuel reçoit en grande pompes un chef d'Etat peu fréquentable qui se permet même de rajouter une couche contre la laïcité chez nous...
En 1971 Gato arrive à Montreux pour une première tournée européenne importante et ce concert fera date malgré un groupe qui n'est pas du niveau de ce qu'il a pu connaître par le passé chez Blue Note notamment. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant.

9 décembre 2020: George Adams - Don Pullen 4et - Song from the old country (Live - 1989)

Certains musiciens paraissent avoir été génétiquement programmés pour jouer ensemble: Don Pullen et Big George en sont un parfait exemple.Dès l'exposé le public a compris. Ce qui suit est de haut volée près du thème et des accords, parfois piano stride avec des accents free ce qu'on retrouve chez le souffleur tout au long de leur répertoire. Un groupe singulier, voilà pourquoi.
Pas certain en revanche qu'au sommet de l'Etat ils soient tous génétiquement programmés pour gouverner ensemble: envoyer Jérôme Salomon essayer d'annoncer hier soir les mesures qui seront prises demain en conseil de défense semble assez surprenant...


8 décembre 2020: Coleman Hawkins & Sonny Rollins - Summertime (Sonnyt meets Hawks - 1963)

Rencontre passionnante entre l'un des plus grands et l'un des plus grands, mais plus jeune. Le tout avec une rythmique qui décoiffe (Paul Bley, Henry Grimes et Ron McCurdy). On devine me thème qui n'est jamais clairement exposé et laisse ainsi le champ libre aux protagonistes. Mérite plusieurs écoutes.
Jéröme Salomon de retour au front COVID. L'exercice de la conférence de presse ne semble pas trop le perturber, mais il est assez malin pour ne rien dire...

7 décembre 2020: Ben Webster - Live (1972)

Dans la série des géants dont on en parle plus guère demandons Ben Vebster. Tout est là ce qui explique son aura parmi bien des musiciens actuels.
Sur le front du COVID les fêtes en famille sont loin d'être acquises au regard de la situation sanitaire. De quelles décisions seront-nous victimes?

6 décembre 2020: Leena Conquest - Live (Crucificado - 2008)

Belle découverte de William Parker qui a intégré dans ces groupes cette chanteuse neo-soul qui se redécouvre dans un répertoire davantage créatif.
Reverons-nous nos étudiants en présentiel plus tôt que prévu? espérons-le car le temps commence à être vraiment long pour nous comme pour eux...


5 décembre 2020: Art Ensemble Of Chicago - Live (1995)

Ceux qui ont eu la chance de voir sur scène l'Art Ensemble en parlent avec des trémolos dans la voix. Quel son! Quel groupe!
Il faut bien cela pour se remettre de la conférence de presse de M Vaccin. Pas certain qu'il soit totalement convaincu (on attend les publications scientifiques, l'immunité pourrait ne pas dépasser 3 mois, bien que vaccinés il ne serait pas impossible de transmettre le virus... ).
Encourageant!


4 décembre 2020: Vijay Iyer - Dogon AD (Historicity - 2019)

Reprise convaincante de Dogon AD en trio par ce pianiste d'origine indienne. Loin de l'univers de Julius Hemphill, il conserve le dépouillement.
Sur le front COVID on patauge toujours plus: «S'il y a des pays qui maintiennent des stations ouvertes, il y aura des contrôles pour dissuader les Français» et «ne pas créer une situation de déséquilibre avec des stations en France», a expliqué le chef de l'État. Renforcé par Castex: Pour «empêcher les Français d'aller se contaminer dans les stations» de ski des pays limitrophes comme la Suisse ou l'Espagne, qui gardent leurs stations de ski ouvertes, «on va instaurer une quarantaine», a indiqué le Premier ministre. Bon juridiquement il est difficile de comprendre sur quoi cela repose sinon que tout sera fait pour emmerder ceux d'entre-nous tentés par le ski. Cette quarantaine semble ne pas concerner les skieurs étrangers dans leurs stations respectives souhaitant ensuite séjourner en France. Si la vaccination est gérée ainsi voilà qui promet.

3 décembre 2020: Julius Hemphill - Dogon AD (Dogon AD - 1972)

Aujourd'hui la commission d'enquête des députés sur la crise du Covid-19 pointe un "pilotage défaillant" et le "désarmement" de l'Etat. C'est sans doute pour ceux n'ayant rien remarqué s'il en reste. Sarkozy ce même jour: « Je ne reconnais aucune de ces infamies pour lesquelles on me poursuit ». Procès pour corruption et trafic d'influence. Rien que ça. En attendant les autres procès. En effet mieux vaut porter un masque et regarder ailleurs.
Album important que ce Dogon AD pour beaucoup de musiciens et de fans. Un dépouillement extrême qui met ne valeur le son, le phrasé d'un des fuuturs membres du World Saxophone 4et. Un des altistes majeurs de cette gébération FREE qui nous manque terriblement.

2 décembre 2020: AIR - Card Two: The Jick or Mandrill's Cosmic Ass (Open Air Suit - 1978)

Encore un trio qui produisait une musique ne ressemblant à aucune autre. Un des groupes phares des années 70 et 80. Il faut bien cela pour se remettre de la ré-écriture d'une loi scélérate pourtant déjà votée par l'assemblée nationale. Voilà qui renforce encore un peu la démocratie.


1er décembre 2020: Arthur Blythe Live (1995)

Version allégée du cinfonement light mais cela dure. Quitte à être enfermés autant découvrir des nouveaux sons, des nouvelles musiques, des nouveaux musiciens, ou d'en redécouvrir. Car Arthur Blythe, s'il a été très en vue dans les années 80, a ensuite un peu disparu ce qui est bien dommage car outre ce son unique ses projets restaient intéressants comme ce trio avec Bob Stewart au tuba qui évoque celui du grand Sam Rivers dans les années 70. Dépouillé certes mais tellement sincère.


30 novembre 2020: Thelonius Monk- Hackensack (Live - 1965)

Noël se rapproche et il semble qu'on puisse se déplacer et passer les fêtes avec nos proches. Pour assister aux concerts il nous faut encore patienter quelque temps.
En voilà un, Monk, que nous aurions aimé voir sur scène surtout avec ce quartet. Les années soixante ont vu l'affirmation de musiciens qui avaient un discours personnel et une influence majeure sur tous les autres, pendant des décennies. Il y avait donc Monk, mais aussi Mingus, Trane, Miles, Cecil taylor, le MJQ, Gil Evans, Bill Evans, Albert Ayler...

29 novembre 2020: Spanish Harlem Orchestra - La Salsa Dura ()

Relâchement? Déconfinement? C'est plutôt manifs contre les violences policières et cette scélérate avec cet article 24... Beaucoup de monde à Bordeaux et beaucoup de jeunes dans le cortège dans une ambiance sympa. Tout espoir ne serait donc pas perdu?
Bref quand nous pourrons à nouveau aller aux concerts et dans les clubs ce sera Salsa! Sacré groupe que celui de Ray de la Paz et Oscar Hernandez qui sait aussi produire un Latin Jazz sincère te de grande qualité.


28 novembre 2020: Francisco Aguabella: Quien Eres Tu (H2O - 1986)

Vers la 1ère phase du déconfinement ce WE? Pas vraiment de quoi sauter au plafond tant les restrictions demeurent, en particulier pour nos étudiants. Mais bon quitte à danser autant que ce soit sur une musique qui en donne vraiment envie: sincère, vivante, dansante! Francisco!

http://tcfrance.fr/wp-content/uploads/2020/11/logo-youtube.png

27 novembre 2020:Charles LLoyd - Requiem (Live - 2010)

Un des derniers géants en activité, l'un des derniers maîtres du souffle. Certes la période actuelle a le culte facile, mais Charles Lloyd et bien un des derniers musiciens cultes encore en activité. Son écoute contribue à rendre le contexte présent moins pénible.

26 novembre 2020: Eddie Harris & Les McCann - Compared to what (Swiss Movement- 1969)

Bon ça se relâche un peu ce confinement sans fin. A ce rythme on pourra bientôt retourner aux concerts été 2025 avec une jauge de 50m² par spectateur. Mais restera-t-il des musiciens capables de nous emporter comme Eddie Harris ou Les McCann? Car l'époque est bien triste. Compared to what?


Eddie Who?

25 novembre 2020: Eddie Jefferson - I Got the blues (Still on the planet - 1976)

Curieux parcours que celui de ce chanteur singulier dont le succès d'estime qu'il a rencontré n'est pas à la hauteur de ce qu'il pouvait faire. Sa mort brutale et injuste (assassiné en mai 1979 par erreur par la Mafia à la sortie d'un concert) a fait quelque peu remonter sa côte. Il reste pourtant un musicien immédiatement reconnaissable et a créé sa marque. Franck Wright ne s'y est pas trompé.


Avec Franck Wright

24 novembre 2020: Don Friedman Circle Waltz (1962 - 2013)

Assurément l'un des maîtres du piano moderne malheureusement très souvent boudé en Europe. A savourer afin de rester zens malgré un contexte anxiogène.

Version 1962

Version 2013

23 novembre 2020: Joe McPhee Nation Time (1970)

Musique engagée de musiciens quelque peu enragés et en 1970 il y avait de quoi l'être. Cela reste vrai près de 60 ans plus tard mais ces musiciens soit ont disparu soit sont censurés, médiatiquement au moins. Cela secoue, cela réveille et nous en avons grand besoin!

22 novembre 2020:Ran Blake & Houston Person - Midnight Local To Tate County (SUFFIELD GOTHIC -1983)

Les grandes heures des labels italiens Black Saint et Soul Note ici pour ce duo improbable entre ce pianiste froid, dissonant, précieux et souvent solitaire avec ce sax au son chaud et au répertoire plus proche de la soul et de la grande tradition du Jazz. Au moment où on parle se déconfiner tout en restant confinés les alchimistes sont ici les musiciens.

21 novembre 2020: Tomasz Stanko (Live 2016)

Disparu voici deux ans Tomasz restera une référence dans le jazz actuel. Il a su se renouveler et attirer de jeunes musiciens régulièrement. Un son, pas de vibrato, un grand lyrisme qui fon qu'on le reconnaît de suite. La marque des très grands. l faut bien cela pour supporter cette fin de 4ème semaine de confinement...

20 novembre 2020: James Blood Ulmer (Live 2015 & 1993)

Réjouissante relecture du blues par l'iconoclaste et imprévisible James Blood Ulmer dont il faut rappeler qu'il a fait ses armes avec Walt Dickerson et Ornette Coleman! Bien présent le blues mais la patte de Blood Ulmer également.
Depuis des années il a une activité avec des saxophonistes de premier plan comme l'immense Sam Rivers qui oriente quelque peu la musique du groupe. On ne va pas s'en plaindre!



19 novembre 2020: Noah Howard - Ole Negro (The black art - 1969)

L'une des figures de la génération FREE dans un album assez représentatif de l'état d'esprit musical de l'époque: on ne s'interdisait rien, un esprit libertaire soufflait sur la musique, mais pas seulement. Une époque au cours de laquelle on pouvait encore avoir quelques illusions.

18 novembre 2020: Joe McPhee & Decoy (Live Café Oto - 2011)

Instrument ringard et/ou vieillot l'orgue hammond? Si vous le pensez écoutez Alexander Hawkins avec une rythme de feu (John Edards, Steve Noble) et un improvisateur/souffleur hors pair (Joe McPhee). Il est clair qu'avec de tels musiciens la réponse est évidente.


17 novembre 2020: Larry Young - Softly As In A Morning Sunrise (Unity 1965)

Biden élu mais pas tout à fait pour certains. Trump battu mais encore en poste laissant planer le doute de sa succession à lui-même. Et oui quand on peut c'est mieux mais dans le cas présent pas forcément mieux pour pas mal de monde. Qu'en sortira-t-il?
/ Un besoin d'unité se fait sentir et un qui milite pour l'unité c'est Larry Young sans cet album culte, puisqu'on a le culte facile de nos jours, avec des partenaires de haut vol (Joe Henderson, Woody Shaw et Elvin Jones). Difficile de faire mieux!

16 novembre 2020: Joe Morris (2013)

Le renouveau de la guitare, dont je ne suis pas fan, passe par Joe Morris.


15 novembre 2020: Marshall Allen & Joe Morris & Mathew Shipp (Newport Jazz festival 2010)

Concert énorme de musique improvisée. On est pas vraiment dans le consensus mou avec ces trois là. Mais quelle énergie!


14 novembre 2020: Don Ellis - Jhonny come lately (Essence 1962)

Un souffle neuf sur la trompette surtout avec Gary Peacock et Paul Bley. Quelques disques OVNI à cette époque.


13 novembre 2020: Horace Silver - Sayonara blues (The Tokyo blues - 1962)

Trois notes et on sait que c'est lui. La marque des grands, des thèmes Silveriens devenus des classiques. Horace Silver était un grand.


12 novembre 2020: Cal Tjader - Afro blue(live at the funky quarters 1959)

Vibraphoniste très en vue dans les années 60-70, musicien phare du Latin Jazz dont le son et le touché reste unique. Parfois négligé, il convient de le redécouvrir sérieusement.




En public avec Buddy De Franco:

11 novembre 2020: String Trio Of New York - (1979)

Trio à cordes palpitant initié par trois compères (Billy Bang Violon, James Emery guitare, John Linberg basse) qui ont chacun un son. L'ensemble est attrayant, sans équivalent parfois blues, parfois comtemporain, parfois très free, toujours captivant.


10 novembre 2020: Papo Vazquez - Baila plena (1999)

Ce Latin Jazz version Porto Rico est assez enthousiasman, et ce tromboniste de leader s'avère un sacré catalyseur. Des qualités qu'il faudra à Biden pour tenter de ressouder les morceaux qui ont encore plus de deux mois pour s'éparpiller davantage encore. C'est cela la meilleure démocratie au monde... Et Biden pourra-t-il gouverner?
En attendant écoutez Papo pour vous remonter le moral!


9 novembre 2020: Sun Ra - My favorite things (New steps 1978)

Le 4et un format rare pour le Dieu Soleil autant dans sa discographie que sur scène, l'Arkestra étant son fil directeur. Ce disque rare (publié chez l'ancien label italien Horo d'Aldo Sinesio) est à découvrir. John Gilmore y est plus qu'intéresant et le jeu de Sun Ra nous rend attentifs comme sur ce thème fétiche de John Coltrane.


L'Arkestra:

8 novembre 2020: Jimmy Lyons - Jump up (1980)

Un de ceux ayant posé les bases de la musique libre, un des plus injustement méconnus aussi. Ici avec John Lindberg et l'immense Sunny Murray.



7 novembre 2020: Archie Shepp - Blasé - (1969)

On est samedi, les américains ont voté mardi et n'ont toujours pas de résultats. Démocratie? Tout va se jouer dans les prétoires. Entre ça et le niveau de leur campagne électorale il y a de quoi être blasé.
Blasé c'est aussi le titre d'un album culte du grand Archie Shepp en compagnie de la plus grande chanteuse de l 'histoire de cette musique, Jeanne Lee. Forcément un must!'


6 novembre 2020: Albert Ayler - Truth Is Marching In (Live At The Village Vanguard/1966)

Vendredi 6 novembre 2020: 3 jours après le vote toujours pas de président américain mais des recours et des intimidations dans tous les sens pour un imbroglio digne d'un western. Un dépouillement qui n'en finit pas, un processus électoral digne de la pire des républques bananières qui ne peut que suciter méfiance, crainte, et protestation.
Il fallait fêter cela et Albert Ayler semble l'un des mieux placés pour le faire. Truth Is Marching In, en espérant que ce ne soit pas la vérité Trumpienne, tout en étant sans illusions concernant Biden: sa carrière l'a bien montré.
Reste l'engagement et la violence de la musique d'Albert. Il jouait très fort si bien que Trump et Biden doivent l'entendre encore!


5 novembre 2020: Don Sleet - The Hearing (All members 1961)

La rythmique de Miles, Jimmy Heath au sax pour un enregistrement chez Prestige, un des labels phare de l'époque. Un son, une technique, un charisme, une gueule. Un premier disque plein de promesses qui sera aussi le dernier. La drogue et quelques mauvaises rencontres il disparaît en 1986 dans l'anonymat le plus total après une petite carrière de sideman. Il en est ainsi de beauoup de jazzmen.


4 novembre 2020: Jerry Gonzalez y El commando de la clave - Love for sale (Festival de Detroit 2012)

Un Latin Jazz convaincant de la part d'un musicien modeste d'abord connu comme percussionniste avant de se révéler trompettiste plus qu'intéressant. Un groupe à son image. Ne boudons pas notre plaisir.



Long long summer, version Jerry Gonzalez:

3 novembre 2020: Dizzy Gillespie Long long summer (Festival de Monterey 1961)

Curieusement la discographie de ce géant ne me semble pas à la hauteur du musicien, la musique vivante primant sur les enregistrements en ce qui le concerne. Autre époque, autres moeurs, autres mentalités aussi: actuellement certains avec un dixième de sa technique et un centième de son génie parviennent à gagner en une seule année mille fois ce que Dizzy a pu accumuler dans toute sa carrière. Mais l'histoire ne les retient déjà plus, c'est ainsi. Juste retour des choses. Tous ceux ayant eu la chance de le voir sur scène on vécu des moments inoubliables. Dizzy shoman impayable et musicien d'exception, ce qu'il fait paraît simple, spontané, inspiré. Qui joue ainsi aujourd'hui?



Pour ceux ne l'ayant jamais vu:

2 novembre 2020: Rob Brown - Vision Festival (2009)

Autre immense altiste incisif également qui a su introduire l'héritage de Dolphy dans son jeu. Musicien incontournable épris de liberté, comme nous!
Les frangins Oles assurent super bien.


1er novembre 2020: Marco Eneidi - Slashing the bird (1999)

Immense altiste, aérien, incisif, personnel, méconnu, reconnu par ses pairs: William Parker et Donald Robinson ici.Libérez-vous!


31 octobre 2020: Mal Waldron & Jim Pepper - Ticket to Utopia (1990)

Second jour de confinement et déjà un besoin de liberté qui se fait sentir. Mal Waldron y contribue en invitant Jim Pepper au sein de son solide trio (Ed Schuller et John Betch) pour quelques concerts judicieusement enregistrés et publiés dans la foulée. Sacré souffleur ce Jim Pepper, amérindien, un son superbe et un phrasé immédiatement reconnaissable. Il pousse le trio au-delà de sa zone de confort, comme on aime à dire actuellement, et dans ces situations le grand Mal y est très à l'aise.


30 octobre 2020: Art Pepper Mambo Koyama (1981)

Confinement saison 2! 2 raisons de débuter celle-ci avec 2 vidéos tout en espérant que cet épisode sera plus efficace que le précédent...
Mais revenons à Art Pepper. Il sort de son dernièr séjour en prison en 1975 avec une envie de jouer énorme et le soutien de Laurie sa 3ème épouse qui sera avec lui jusqu'au bout. Il ne le sait pas encore mais sa dernière période musicale sera courte (7 ans) pusiqu'il décède en 1982 à moins de 60 ans. A croire qu'il le sent car sa production musicale de ses dernières années sera la meilleure. Il était considéré auparavant à juste titre comme un grand saxophoniste West Coast. Il devient un musicien important dont le répertoire évolue vers plus de liberté et il s'entoure de musiciens qui veulent jouer avec lui. Carl Burnett batteur solide, Tony Dumas bassiste et compère indissociable et un pianiste bulgare rencontré dans le grand orchestre de Don Ellis: Milcho Leviev qui semble programmé pour jouer avec lui. Ayant eu la chance de voir ce groupe à Nice en 1980 j'en garde un grand souvenir: une belle cohésion signe des grdans groupes, une complicité constante, un plaisir de jouer partagé par tous, une belle inspiration.



Pour le plaisir Art croisant la route de Jimmy Winterspoon la même année.

10 mai 2020 : Fred Anderson (Northea Jazz Festival 2000)

Le 10 mai 1981 un peu avant 20 heures le visage crispé des mauvais jours de Jean-Pierre Elkabbach, et pour lui c’est un très mauvais jour, traduit sa très grande partialité si bien que nous connaissions le nom du futur Président de la République (François Mitterrand) dès sa prise d’antenne vers 19h30. Rien que pour la tronche d’ Elkabbach ce jour-là cette date est à retenir car pour ce qui est des espoirs suscités ce jour là il y a débat.
En 2020 c’est le dernier jour du confinement et comme il fait un temps pourri, le même que sur la place de la Bastille ce 10 mai 1981 en soirée, autant rester chez soi et déguster ces 40 minutes du trio de Fred Anderson en grande forme malgré ses 70 ans bien tassés lors de ce concert, superbement entouré du subtil et discret Tatsu Aoki et du grand Hamid Drake fidèle compagnon du saxophoniste.
Pas étonnant qu’il ait inspiré autant de respect chez ses pairs. Tout est là.
A part pour quelques grincheux type Elkabbach, c’est du tout bon pour tous les autres. !


9 mai 2020 : Art Blakey Blue March For Europe n° 1 (Art Blakey au club Saint Germain 1959)

Il était une époque où cette grande radio commerciale invitait l’un des groupes les plus en vue permettant à ces musiciens de jouer en Europe où ils étaient reçus comme des vedettes. Le Jazz était la musique dont on parlait et force est de constater qu’il y avait matière. Curieusement étant jeune j’avais une bonne image de cette radio de ce fait. Rassurez-vous cela a bien changé depuis. Cet accueil de jazzmen était aussi et surtout le fait de quelques personnes.
Que dire sinon qui j’ai ce son dans la tête depuis des décennies, que je réécoute régulièrement ces enregistrements dont la qualité sonore n’est pas au niveau de l’inspiration des musiciens ces jours-là car concernant la musique elle même quel plaisir. Lee Morgan est royal en jouant peu de notes, mais les bonnes. Benny Golson est à ce niveau bien que plus en retenue. On comprend pourquoi Bobby Timmons était considéré comme un pianiste d’avenir, Jimmy Merritt un solide rythmicien et Blakey....


8 mai 2020 : Bernard Lubat & André Minvielle Indifférence (1995)

8 mai date symbole pour la liberté !
Espérons que celle-ci se glisse davantage dans la production musicale à venir, la musique étant vivante et nécessitant projets, musiciens et instruments. Le monde d’après sera-t-il celui d’avant en pire là-aussi ? Il y a aussi de quoi rester pessimistes !
Tout ce que nous subissons un peu partout ou presque n’a pas grand-chose à voir avec la musique : produits sans vie, sans âme, stéréotypés, froids, rythmiquement et harmoniquement très pauvres, des sons artificiels déjà datés sur lesquels s’égosillent minets et minettes de tous âges présentés comme des stars (actuelles ou futures) par nombre de médias et pouvoirs publics plus que complaisants. A pleurer et à fuir... Ces deux-là l’ont compris depuis bien longtemps ; ça vient du ventre, ça vient de la viande, ça bouge, ça évolue. Des années qu’ils creusent leur sillon, qu’ils se battent, qu’ils créent.



7 mai 2020 : William Parker - We the People Who Are Darker Than Blue (I plan to stay a beleiver – The inside songs of Curtis Mayfield 2010)

Quel groupe autour du projet de William Parker (The inside songs of Curtis Mayfield). On peut s’étonner que l’intérêt aussi poussé d’un musicien Free pour le chanteur soul, funk, un tantinet disco par moment, et très rythm and blues sur la fin de sa carrière, sa période la plus intéressante car dépouillée de bien des artifices. Relecture enthousiasmante, c’est la même musique, la grande musique noire.

La version William Parker:

La version public de Curtis Mayfield (1971)

La version studio de Curtis Mayfield (1970)

6 mai 2020: Charles Mingus Haitian Fight Song (The Clown 1957)

Un des disques qui marque et plusieurs décennies après pas une ride. Mingus de la grande époque!


5 mai 2020 : Pete la Roca Turkish Women at the bath (1967)

Jamais eu la reconnaissance qu’il souhaitait et qu’il méritait probablement Pete la Roca signe deux albums superbe dont celui-ci remarquable. Walter Booker complète la rythmique, un certain Chick Coréa tient le piano et le grand John Gilmore est au ténor. Thème original, et un morceau gravé dans notre mémoire.


4 mai 2020 : Billy Harper Letters to mother Africa Somalia (2016)

Caractéristique de l’univers de Billy Harper : il prend son temps pour exposer le thème, ne nous noie pas sous les notes, propose un son incisif immédiatement reconnaissable, et reste lui-même dans une veine disons post hard bop qu’il assume depuis des années. Ne boudons pas notre plaisir.


3 mai 2020 : Peter Brotzmann (Vision Festival 2014)

Un pilier de la musique improvisée entouré d’une rythmique XXL (William Parker, Hamid Drake). Un son incroyable sort de chacun de ses instruments : pas un son propre et anesthésié, mais gros son qui évoque des raids nomades, des instruments ethniques et bien d’autres inspirations diverses.


2 mai 2020 : Ahmad Jamal (2017)

Cette musique est-elle celle d’un vieillard de près de 90 ans ? Et pourtant … Un prophète, un magicien, un sillon unique et personnel tracé depuis des décennies, un envie incessante de jouer. Un géant.


1er mai 2020 : Roy Ayers (NPR Concert 2018)

Vibraphoniste en vue à la fin des années soixante il est davantage connu comme arrangeur, compositeur, interprète dans le vent ayant surfé sur pas mal de modes, dont le disco, pour être l’un des plus samplés par les rappeurs.
Pourtant avec un groupe dépouillé dans un contexte décontracté il reste un sacré musicien.

30 avril 2020 : Chick Corea Matrix (Now he sings, now he sobs 1968)

Disque lumineux que celui de ce trio au sein duquel seul le batteur Roy Haynes était un musicien en vue, Vitous et surtout Corea étant des musiciens prometteurs à suivre. Première pierre pour Corea et ce Trio Music qui va se croiser régulièrement à des années de distance en particulier en 1980 pour un superbe double album simplement intitulé Trio Music.


29 avril 2020 : Poncho Sanchez Lisa (Latin Soul 1999)

Leader d’un des grands orchestres de latin jazz depuis pas d’années Poncho Sanchez, propose une lecture actuelle de ces musiques. Malheureusement assez peu programmé dans nos contrées.


28 avril 2020 : Jean-Luc Guionnet Truth And Reconciliation ( Return of the New Thing 2000)

La nouvelle chose est de retour ! Un groupe qui décoiffe sacrément mais avec un tel saxophoniste il ne peut pas en être autrement, l’un des plus intéressants du moment. Les trois autres sont en phase. Un vrai groupe!


27 avril 2020 : Mats Gustafson (Tafarla trio 2011)

L’un des grands souffleurs actuels de la musique improvisée entouré du légendaire Barry Guy et du subtil batteur Raymond Strid. Un son de saxophone plein, écorché, incisif. A consommer en concert, pas trop loin des musiciens !


26 avril 2020 : Ornette Coleman (2010)

L’univers singulier et iconoclaste de l’inventeur du terme Free Jazz qui lui est resté collé au corps. Un enregistrement récent au cours d’une de ses dernières tournées (il décède en 2015 et Charlie Haden fidèle compagnon qui est à la basse sur cette vidéo meurt en 2014). une des voix qui a libéré la musique et le Jazz.


25 avril 2020 : Cecil Taylor Trio (1995)

Un piano très percussif, deux percussions, l’univers musical unique et torrentiel de Cecil Taylor. Il faut s’y laisser emporter.


24 avril 2020 : Albert Ayler Summertime (My name is Albert Ayler 1963)

Une version de Summertine qui donne a chair de poule et confirme l’extraordinaire lyrisme, la soif de liberté de ce musicien culte.


23 avril 2020 : John Coltrane Spiritual (Live at the Village Vanguard 1961)

Quelques notes et on comprend pourquoi ce musicien avec ce quartet a fasciné des génération de fans et de musiciens. La présence d’Eric Dolphy à la clarinette basse (!) ajoute un piment certain. Cette musique enregistrée voici près de 60 ans certes pas pris une ride mais quel choc ce devait être à l’époque.


22 avril 2020 : John Zorn Kairam (Marciac Electric Masada 2010)

Heureux temps où nous pouvions nous retrouver pour assister à ce genre de concerts… Marciac fait partie des gros festivals et s’il a fallu attendre les années 2000 pour y voir John Zorn il a été ensuite programmé régulièrement dans des formations diverses.
Zorn a une faculté rare chez les musiciens de Jazz : il fait venir des jeunes à ses concerts, énormément de jeunes. Rien que pour cela sa présence est importante.
Pour autant il a des choses à dire, bouillonne autour de très nombreux projets, et ne laisse pas indifférent. Une tendance à la tyrannie sur scène (on sait qui est le leader, pas de souci), il reste un souffleur de tout premier plan, un super compositeur original et prolifique, un arrangeur intéressant qui sait bien s’entourer.


21 avril 2020 : Gil Evans Spoonful (The individualism of Gil Evans 1964)

La magie des arrangements de Gil dans un de ses meilleurs albums. Si durant des décennies les musiciens passent, les générations se succèdent son instrument semble rester l’orchestre. Le son et la patte du maître demeurent si bien qu’on reconnaît on reconnaît immédiatement un de ses orchestres. La marque des très grands.


20 avril 2020 : Andrew Hill Siete Ocho (Judgement ! 1964)

Le piano unique de la grande époque Blue Note d’Andrew Hill qui revisite ici la la formule trio + vibraphone popularisée par le MJQ. A l’écoute on en est vraiment très loin mais avec un tel groupe il ne pouvait pas en être autrement.


19 avril 2020 : Hans Reichel Tom Cora Prémonitions 1987)

Créatif est un mot plus que galvaudé. Pourtant avec ces deux là le mot est faible. Prenez un violoncelliste aventureux et associez-le à l’un des guitaristes les plus inventifs qui taquine avec la lutherie (il construit ses guitares et invente des instruments – le Daxophone -et des sons) et vous aurez quelque chose d’inimaginable qui ne pouvait exister sans eux.


18 avril 2020 : Orquesta La 33 Guayabo (2010)

Pour un confinement joyeux avec un tel groupe. Un sacré lifting proposé à la Salsa pour l’occasion, un humour constant, des cuivres imposants, une énergie incessante, un plaisir sur scène avec des moments incroyablement libres, le tout dans une cohésion et des arrangements au cordeau. Ces colombiens déjantés jouent la salsa de demain.



17 avril 2020 : Sam Rivers Dave Holland Barry Alstchul Réunion Live in NY (2007)

Sacrées retrouvailles qui débouchent sur un concert et un album superbe. Ce trio est une évidence tant tout ce que font ces musiciens semble facile, inspiré. La marque des grands.


16 avril 2020 : Suzie Ibarra Joëlle Léandre Mary Halvorson (Ida 2015)

La magie de la musique improvisée ; trois musiciennes en phase sur un projet musical commun. Magique.


15 avril 2020 : Sylvie Courvoisier Double Windsor (2015)

Trio bien rôdé, la pianiste est sereine et produit la musique qu’elle souhaite : ambitieuse, personnelle, croisant des climats très différents. Forcément une musicienne très demandée. Le trio était prévu au Rocher ce printemps….


14 avril 2020 : Billy Bang Yo! Ho Chi Minh Is In The House (Vietnam the aftermath 2001)

Réunion par le violoniste Billy Bang de musiciens de premier plan ayant connu -(malgré eux) la guerre du Vietnam. Forcément cela les a marqués. Tous les thèmes de ce superbe disque y font allusion.
Billy Bang fait partie des créateurs du violon moderne dans le jazz et la musique improvisée . Musicien très libre, compositeur pertinent. Tout semble si facile.


13 avril 2020 : Eric Dolphy Fire Waltz (Live at the Five Spot 1961)

Concert historique dit-on, pas faux tant la cohésion du groupe et l’énergie des musiciens est palpable. Deux souffleurs hors pair qu’on dirait génétiquement programmés pour jouer ensemble tant leur discours est en phase, en avance sur le moment, intemporel. Booker Little bien que disparu à 23 ans 3 mois après cet enregistrement est encore bien présent dans la mémoire des fans. Eric Dolphy (mort à 36 ans) a fait les beaux jours des grands groupes de Mingus , a été une seconde voie essentielle chez Coltrane dont il était très proche. Dès l’exposé très court du fameux thème de Mal Waldron Eric attaque et on retrouve ce discours unique qui étonne toujours près de 60 ans plus tard. Personne n’est capable de jouer ainsi actuellement, son héritage plane sur certains improvisateurs, . Rob Brown par exemple.


12 avril 2020 : Archie Shepp Lybia (Jazz a Confronto 1975)

Un album méconnu très sous estimé (et indisponible ) actuellement de cet immense saxophoniste avec un groupe bien rodé composé de musiciens très recherchés. Enregistré pour le label italien HORO avec lequel ses enregistrements n’ont pas toujours été géniales. En cette fin septembre 1975 Shepp a envie de jouer et cela se sent dès la première note. Plus de plan de production qui tienne, un morceau de plus de 20 mn par face et c’est plié. Sur chacun d’eux Shepp ne laisse aucun solo au ténor comme au soprano il est énorme, inspiré et signe cet album superbe qui témoigne bien de l’aura dont bénéficie justement Archie Shepp.


11 avril 2020 : David S Ware African drums (1999)

L’un des musiciens phare des années 90 et 2000. Lyrique, son rauque à souhait, attaque très incisive, univers unique. Groupe d’une très grande cohésion. (Matthew Shipp, William Parker, Guillermo Brown) Tous les signes d’un très grand.


10 avril 2020 - Joe Henderson In Japan (Blue bossa -1971) 

En tournée au Japon Joe Henderson fait partie des sax qui comptent, il est un musicien confirmé, respecté. qui sait quelle est et quelle sera sa voie, il n’en variera plus. Il bénéficie d’une très grosse estime au pays du soleil levant où les musiciens de cet enregistrement semblent l’attendre comme le messie. Ils ont bossé son répertoire et connaissent très bien sa musique. Le bonheur de jouer ensemble est palpable et, sur scène on sent de la concentration mais aussi un très grand relâchement, une grande décontraction à l’image de ces très grands sprinters au départ d’un 100 m à fond dans leur course mais terriblement relâchés. Très inspirée cette version de Blue Bossa nous fait regretter de ne pas être dans ce club ce soir là. Dernier mot sur la pochette certainement une des plus réussies de la production jazz.


9 avril 2020 : Keith Jarrett Treasure Island (The rich and the poor – 1974)

Débuter un disque aussi moyen avec un tel morceau est quelque part un tour de force. Mais depuis le pianiste nous a habitué à de bien longues périodes assez peu palpitantes il faut bien l’avouer. Dans le cas présent on retrouve tout ce qui faisait le piment de ce 4et incroyable. Une implication sincère du leader, une basse ronde et harmonique (Charlie Haden) ne marquant pas le tempo, un jeu de percussion subtil de Paul Motian et Guillermo Franco, et ce son, ce phrasé unique du grand Dewey Redman (le père de) au ténor. Ce groupe a produit des disques très intéressants chez Impulse puis le superbe Survivor’s suite chez ECM.


8 avril 2020 : Ivo Perelman (The Edge 2013)

Parmi les musiciens les plus en vue dans la musique improvisée le saxophoniste brésilien Ivo Perelman développe un langage unique au cours d’une carrière riche en rencontres. Free Jazz? Musique improvisée? Musique contemporaine ? Tout cela à la fois ce qui en fait un musicien recherché et écouté par ses pairs.


7 avril 2020 Albert Mangelsdorff Foreign Fun (Trilogue 1976)

Formule en trio peu fréquente chez les trombonistes et challenge que le grand Albert Mangelsdorff a souvent relevé avec une très grande réussite. Entouré efficacement ici par deux jeunes musiciens vedettes du jazz rock de l’époque Albert se révèle très à l’aise pour un excellent concert capté à Montreux.


6 avril 2020 : Walt Dickerson You can (To my son 1978)

L’un des plus méconnus des méconnus parmi les musiciens de jazz, un des géants du vibraphone sur lequel il a développé un discours unique, personnel très souvent en trio. Des blancs dans sa discographie signe qu’il a été oublié par moment. Heuseusement le label danois Steeplechase a eu la très bonne idée de beaucoup l’enregistrer entre 1976 et 1978, dont ce To my son superbe et qui permet de découvrir ce formidable batteur qu’est Jimmi Johnsun et de retrouver Andy Mckee.


5 avril 2020 : Jimmy Giuffre Frog legs (Quasar 1985)

En ce dimanche de confinement deux moceaux sont bienvenus d’autant qu’on ne s’intéresse pas à n’importe qui. Musicien culte bien que très discret, grand spécialiste des anches, il propose un groupe électrique dans les années 80 intégrant les sons actuels dans la musique qu’il développe depuis des années. Thème diabolique, complices inspirés, pour une session sympa qui évoque aussi l’époque son trio sans piano et sans batterie.


Saturday Night dance (1958)

4 avril 20202 : Sonny Rollins G Man (G Man 1986)

Un concert du colosse dans un lieu incroyable au cours duquel il écrase tout en particulier sur ce morceau où il éteint sa rythmique pendant tout le son solo. Inspiré il se montre digne de sa légende


3 avril 2020 : Paul Bley Japan Suite (1976)

Grand trio que celui de Paul Bley dans ces années heureusement auto produit par le pianiste pour son label qui nous permet de conserver une trace de ce concert étonnant au cours duquel il est entouré par une rythmique top (Gary Peacock et Barry Alstchul forts inspirés). Personnel, dérangeant, superbe.


2 avril 2020 : Hamtpon Hawes Sunny (Something special 1976)

Paradoxalement un enregistrement que j’ai découvert assez tardivement bien que je sois fan du pianiste depuis des années et j’ai écouté nombre de ses albums. Ici Hampton Hawes, enregistré en public, amène ce thème avec des arabesques qu’on lui connaît plaque ensuite des accords qui plantent le thème et le cadre puis joue, prend son temps. Musicien confirmé au toucher unique , le trio est son domaine, tout cela paraît simple, il nous amène où il le veut, sur son territoire calmement mais on sent la pression monter progressivement. Décontracté, relâché, bien entouré par une rythmique efficace (Al Williams et Leroy Vinnegar) et un guitariste qui sait rester discret on a une bonne idée de l’univers musical de ce superbe pianiste disparu prématurément en 1977 à l’âge de 48 ans.


1er avril 2020 : Amos Milburn, Louis Jordan, Louis Prima.

Amos Milburn One scocth, One bourbon, One Beer (1955?)
Le Canard ayant annoncé le report du 1er avril 2020 à 2021 la journée est orpheline poissons et l’humeur collective n’est franchement pas à la rigolade (que non!). Pourtant redonner le sourire et un brin de moral est essentiel et Amos Milburn y parvient ici . Il nous rappelle aussi quel pianiste il était, grand spécialiste du Boogie.
Louis Jordan I Believe in music (1973)
Autre authentique musicien présenté comme un simple amuseur, régulièrement honteusement plagié lui aussi, il fait partie des inventeurs et le mot rythm and blues n’aurais pas beaucoup de sens.
Louis Prima Just a gogolo (1959)
Amuseur lui-aussi mais pas seulement : 60 ans après le swing, le groove sont toujours bien présents malgré un son et une image qui ont souffert.






31 mars 2020: Evan parker Solo (Pisa jazz 2013)

Le maître dans un solo en souffle continu au soprano. Rien à ajouter donc.


30 mars 2020 : Freddie King Ain't Nobody's Business (Live At The Sugarbowl 1972)

Le King des king ? Pour certains certainement pour son style, son jeu, sa présence et un blues immédiatement reconnaissable.
Ici Freddie tombe la veste, la balance sur un coffre d’où elle glisse par terre sans qu’il s’en aperçoive. Qu’importe Freddie est venu pour jouer ! Il commence par s’adresser au public puis quelques notes incisives sortent de sa guitare et la magie opère. Peu de notes dans ses solos comparé aux virtuoses culturistes actuels de la gratte, mais il a conservé les bonnes pour paraphraser Miles davis. Le groupe le suit. Top.
En 1972 on parvenait à réunir un stade entier de connaisseurs pour cette musique qui s’expriment y compris durant le morceau. Quelle belle époque au cours de laquelle on pensait que McGovern battait Nixon, que la guerre du Vietnam cesserait beaucoup plus tôt. Depuis ...


29 mars 2020 : Luther Allison Thrill is gone (Live in Paris 1979)

Les années 70 constituent une bonne période pour pas mal de bluesmen qui proposent des groupes, des concerts et des disques superbes. En 1979 Luther Allison enflamme la Chapelle des lombards haut lieu des musiques jazz et blues de l’époque à Paris. Il signe pour l’occasion une des plus belles versions de ce Thrill is gone de BB King. Cela sans nous noyer sous les notes il sait rester inspiré et concerné.


28 mars 2020 : Don Pullen Evidence of things unseen (1983)

L’un des maitres du piano moderne à l’aise dans tous les styles bien que catalogué free ce qui ne le gêne pas plus que cela. Un doigté et un  roulé si particuliers sur le clavier qui le rendent immédiatement reconnaissable. Une inspiration puisée dans la musique classique, la musique contemporaine, le blues, le mainstream, le free-jazz pour des interventions diaboliques qui nous manquent. Cet enregistrement en solo en est un excellent témoignage.


27 mars 2020 : Miles Davis It's About That Time (In a silent way 1969)

Un des albums fondateurs de la période électrique de Miles et du Jazz Rock plus largement, piège musical qu’il a su éviter, ayant un regard vers le funk et l’univers psychédélique comme en témoigne sa fascination pour Jimi Hendrix. La face 2, qui a ma préférence, s’ouvre sur des sons très lents (basse, clavier, guitare) qui mettent en place peu à peu l’harmonie qui va suivre. Wayne Shorter et Miles placent quelques notes qui débouchent sur une rythmique un peu funky mais plutôt tranquille sur laquelle les solos défilent . On sent la pression monter mais rester contenue, comme une frustration collective jusqu’à l’intervention de Miles qui libère le tout. Passée celle-ci la morosité contenue semble revenir. Incontournable et malgré les sons électriques de l’époque 50 ans après on a toujours des frissons en l’écoutant.

26 mars 2020 : Steve Lacy Clichés (1982)

Le sextet des grandes années augmenté de Georges Lewis et de quelques percussionnistes de grand talent dans un thème très souvent joué par Steve Lacy et très représentatif de son univers. Improvisation qui devient progressivement débridée dans un contexte sans cesse maîtrisé par le maître.


25 mars 2020 : Fania All Stars El raton (Live in Africa 1974)

Un All Stars qui remplissait des stades tout en proposant une salsa vivifiante. Forcément avec Pacheco, Hector Lavoe, Cheo Feliciano ou encore Jorge Santana (oui, le frère) le plaisir et l’inspiration sont bien présents.


24 mars 2020 : Sophia Domancich Lonely Woman (Washed away Live at sunside 2008)

Parmi les très bon enregistrements proposés par Futura et Marges, les labels de Gérard Terrones, figure cette pépite dont la version de Lonely Woman, proposée par Sophia Domancich, William Parker et Hamid Drake, est un long voyage inconfortable et sans but précis qui permet une aventure sans comparaison. L’univers musical de cette pianiste majeure et unique se révèle passionnant. Prenons le temps et laissons-nous guider.


23 mars 2020 : Group 180 Coming Together (Frederic Rzewski 1983)

Une pièce assez étonnante avec une interprétation débridée laissant penser à une improvisation collective. La pression monte, l’ensemble est obsédant, le narrateur captivant. Un voyage déroutant bienvenu.


22 mars 2020 : Alice Coltrane Ptah the Eldaoud (1969)

Un de mes disques de chevet et dans le jeu de l’île déserte (quel seul disque amener?) celui-ci serait dans les tous derniers choix. Un projet musical partagé, un relâchement des musiciens inspirés, un 5et avec deux sax, et quels sax (Joe Henderson et Pharoah Sanders), une très solide rythmique (Ron Carter et Ben Riley), le toucher unique d’Alice au piano et du temps pour s’exprimer. Et cette incroyable couverture!


21 mars 2020 : Mujician Live at The Sage (2007)

4 musiciens réunis parmi le top des brillantissimes musiciens anglais de free-jazz et musique improvisée qui nous ont proposé une aventure passionnante qui fera date dont une bonne idée est proposée ici. Chacun d’eux a déjà une personnalité incroyable et une conception de leur instrument terriblement personnelle qui se ressent dans l’écoute. Leur réunion est magique. (Keith Tippett Piano, Paul Dunmall Sax, Paul Rodgers Basse, Tony Levin batterie)


20 mars 2020 : Nduduzo Makhathini Amathambo (Ikhambi 2017)

Avouons le la critique musicale française et européenne s’intéresse très souvent aux mêmes et on peut être un pianiste surdoué, enregistrer sur le prestigieux label Blue Note si on est africain et qu’on propose un jazz africain c’est moins facile que pour d’autres. Pourtant ne boudons pas notre plaisir : thème original, arrangements superbes, musiciens inspirés et de super niveau. Tout est là, profitons-en !


19 mars 2020 : Jeane Lee - Mal Waldron Fire Waltz (Soul eyes 1997)

Jeanne Lee serait-elle la plus grande ? La chanteuse la plus méconnue c’est une certitude, son parcours sans concession ne l’ayant pas aidée à grimper dans les hit-parades. Un chant grave, un phrasé unique, un timbre de voix ,et un son immédiatement reconnaissable dans n’importe quel style. Une carrière dans l’ombre mais un immense talent .




18 mars 2020 : Alice Coltrane Transfiguration (1978)

Curieusement la seconde épouse et pianiste de John Coltrane n’a jamais bénéficié d’une grande estime des critiques dans sa production sous son nom. Il est vrai que beaucoup de ses disques reflètent une musique mystique sans réel intérêt. Pour autant il y a quelques pépites (Ptah, the El Daoud en 1969) et ce Transfiguration enregistré en public en 1978 avec Alice à l’orgue sur la plupart des morceaux bien soutenue par Reggie Workman et Roy Haynes. On entre très vite dans une musique troublante, obsédante, sans concession : la musique d’Alice, qui évoque bien sûr la dernière période du maître. Aucun mysticisme ici mais un discours unique sans aucun cliché. Adécouvrir ou redécouvrir.


17 mars 2020 : Randy Weston & Bily Harper Blues to Sénégal (2013)

A l’évidence le confinement est bien parti pour bien durer alors autant rester cools. Ces deux-là nous y aident, ils en ont tellement vu ! 157 ans à eux deux au moment de cet enregistrement et pourtant… Fraîcheur, sobriété, attaque, son, écoute mutuelle, peu de notes mais les bonnes. La marque des grands.


16 mars 2020 : Kamasi Washington performs "The Rhythm Changes" | Pitchfork Music Festival 2016

Débuter le confinement n’est pas évident et on se dit qu’on va louper quelques concerts et festivals qui faisaient saliver d’avance. Remuons le couteau dans la plaie avec cet extrait d’un concert de Kamasi Washington (que nous avons pu voir à Bordeaux en février dernier, merci Le Rocher) assez caractéristique de ce que lui et ses compères sont capables de faire. Un pan du nouveau jazz à venir semble s’ouvrir.


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